Le mercredi 23 août 2006
Réveil matinal pour me diriger avec un de nos salariés vers Damas.
Oui vers… Damas !!!
Cela fait depuis le lundi 10 juillet qu’on ne l’avait pas fait. Soit 2 jours avant l’apocalypse. Par mon travail, j’y faisais régulièrement la navette afin de vérifier le déroulement de quelques commandes réalisées chez nos fournisseurs pour le compte de notre entreprise familiale.
J’appréhendais la route car je n’avais aucune idée visuelle de ce qui était arrivé dans cette région. Rien n’a véritablement changé mais la route de Tarchiche vers Chtaura était parsemée de quelques infimes traces de guerre comme : des éclats d’obus ayant labouré l’asphalte, un poids lourd calciné gisant au bord de la route, quelques habitations ou commerces dont les vitres sont brisées à cause des vibrations, etc.…
De Chtaura, on prend un taxi pour Damas. On était à bord d’une vieille Mercedes branlante sillonnant la route internationale régulièrement pilonnée dont on découvrait l’ampleur des dégâts : Diverses usines calcinées et détruites rappelant les ruines des la Seconde Guerre Mondiale que l’on voit en photos, des ponts dont je ne connaissais pas l’existence du fait qu’ils étaient confondus avec la route étaient totalement pulvérisés, des trous béants sur la route étaient entrain d’être colmatés…
Combien de temps faut-il pour reconstruire tout cela ?
Egalement, sur cette même route, étaient placardées sur les panneaux publicitaires des affiches rouges sur lesquelles on voyait une photo sous laquelle était écrite en anglais «The Divine Victory » ou en arabe « Al Nasr min Allah » (La Victoire venant de Dieu) jeu de mots subtils faits à partir du nom du Cheik Nasrallah.
On arrive au poste frontière de Masnaa, où il avait beaucoup de voitures et de monde. D’habitude la plupart des libanais traversent la frontière munis de leur carte d’identité, cette fois, la majorité d’entre aux avaient leurs passeports en main. Cela témoigne du fait qu’ils quitteront le pays par l’aéroport de Damas.
Les formalités entre les deux postes frontières se font sans encombre, comme cela se faisait auparavant. Au niveau du No man’s land, un énorme cratère commençait à être remblayé. De coté, gisait deux carcasses de véhicules non identifiés (automobile ou camion ?) broyés et calcinés.
On arrive à Damas sous un soleil de plomb et une chaleur avoisinant les 40 degrés. Rien ne me paraissait changé dans cette ville millénaire. Mais un détail flagrant se confirmait au fur et à mesure de mes tournées en voiture : C’était la profusion des images de Nasrallah et de Bachar côte à côte sur divers fonds de drapeaux, de guerre, de Mosquée de Jérusalem. Bref, une sorte de glorification de ces personnes qui n’ont peut-être plus la même vision commune des choses. Ces images sont déployées sur des devantures de boutiques, pare-brise arrière des taxis ou certaines voitures privées, sur des panneaux publicitaires. Il est vrai que tout le monde arabe veut s’approprier de cette « Victoire Divine » aux dos des martyrs libanais. Quelle salade politique immonde !!
Sur le chemin du retour, après avoir traversé la frontière syrienne, défilait devant nous des poids lourds de UNHCR (Nations Unies & Croix Rouge) en direction du Liban. Et au même moment, le taxi s’arrêtait devant un groupe de jeunes syriens membres des Nations Unies et de la Croix Rouge qui distribuaient gratuitement des bouteilles d’eau, de jus, de biscuits et de prospectus de prévention contre les restes de bombes ou munitions abandonnées. Après cela, on était soumis à un questionnaire dont je me souviens vaguement de quelques interrogations :
- Est-ce votre premier retour au Liban après la fin des hostilités ?
- Etiez-vous bien content de votre séjour en Syrie ?
- Envisageriez-vous de revenir en Syrie ?
- Où habitez-vous ? etc.…
Il est vrai que cette personne fait son travail. Mais je trouvait cela répugnant du fait que ce même gouvernement est en quelque sorte en partie responsable de ce qui s’est passé au Liban avec la non volonté de coopérer efficacement aux demandes libanaises concernant la nationalité des fermes de Chebaa, les contrebandes illicites, etc.…
Le fait d’avoir terminé mon travail à temps et être sur le chemin de retour vers 17h 30 me rassurait beaucoup plus qu’à l’aller avec l’angoisse de ne pouvoir rentrer ou être bloqué en Syrie.
De retour à Bhannes voir ma grand-mère qui m’attendait, je lui raconte tous les détails de ce voyage. Puis je termine ma soirée avec mon frère, ma sœur et son ami au Locanda Corsini. C’est un lieu agréable et pittoresque digne de la Toscane avec un dîner italien frais et exquis.
Comme si on avait voyagé pour quelques instants en Italie…
Réveil matinal pour me diriger avec un de nos salariés vers Damas.
Oui vers… Damas !!!
Cela fait depuis le lundi 10 juillet qu’on ne l’avait pas fait. Soit 2 jours avant l’apocalypse. Par mon travail, j’y faisais régulièrement la navette afin de vérifier le déroulement de quelques commandes réalisées chez nos fournisseurs pour le compte de notre entreprise familiale.
J’appréhendais la route car je n’avais aucune idée visuelle de ce qui était arrivé dans cette région. Rien n’a véritablement changé mais la route de Tarchiche vers Chtaura était parsemée de quelques infimes traces de guerre comme : des éclats d’obus ayant labouré l’asphalte, un poids lourd calciné gisant au bord de la route, quelques habitations ou commerces dont les vitres sont brisées à cause des vibrations, etc.…
De Chtaura, on prend un taxi pour Damas. On était à bord d’une vieille Mercedes branlante sillonnant la route internationale régulièrement pilonnée dont on découvrait l’ampleur des dégâts : Diverses usines calcinées et détruites rappelant les ruines des la Seconde Guerre Mondiale que l’on voit en photos, des ponts dont je ne connaissais pas l’existence du fait qu’ils étaient confondus avec la route étaient totalement pulvérisés, des trous béants sur la route étaient entrain d’être colmatés…
Combien de temps faut-il pour reconstruire tout cela ?
Egalement, sur cette même route, étaient placardées sur les panneaux publicitaires des affiches rouges sur lesquelles on voyait une photo sous laquelle était écrite en anglais «The Divine Victory » ou en arabe « Al Nasr min Allah » (La Victoire venant de Dieu) jeu de mots subtils faits à partir du nom du Cheik Nasrallah.
On arrive au poste frontière de Masnaa, où il avait beaucoup de voitures et de monde. D’habitude la plupart des libanais traversent la frontière munis de leur carte d’identité, cette fois, la majorité d’entre aux avaient leurs passeports en main. Cela témoigne du fait qu’ils quitteront le pays par l’aéroport de Damas.
Les formalités entre les deux postes frontières se font sans encombre, comme cela se faisait auparavant. Au niveau du No man’s land, un énorme cratère commençait à être remblayé. De coté, gisait deux carcasses de véhicules non identifiés (automobile ou camion ?) broyés et calcinés.
On arrive à Damas sous un soleil de plomb et une chaleur avoisinant les 40 degrés. Rien ne me paraissait changé dans cette ville millénaire. Mais un détail flagrant se confirmait au fur et à mesure de mes tournées en voiture : C’était la profusion des images de Nasrallah et de Bachar côte à côte sur divers fonds de drapeaux, de guerre, de Mosquée de Jérusalem. Bref, une sorte de glorification de ces personnes qui n’ont peut-être plus la même vision commune des choses. Ces images sont déployées sur des devantures de boutiques, pare-brise arrière des taxis ou certaines voitures privées, sur des panneaux publicitaires. Il est vrai que tout le monde arabe veut s’approprier de cette « Victoire Divine » aux dos des martyrs libanais. Quelle salade politique immonde !!
Sur le chemin du retour, après avoir traversé la frontière syrienne, défilait devant nous des poids lourds de UNHCR (Nations Unies & Croix Rouge) en direction du Liban. Et au même moment, le taxi s’arrêtait devant un groupe de jeunes syriens membres des Nations Unies et de la Croix Rouge qui distribuaient gratuitement des bouteilles d’eau, de jus, de biscuits et de prospectus de prévention contre les restes de bombes ou munitions abandonnées. Après cela, on était soumis à un questionnaire dont je me souviens vaguement de quelques interrogations :
- Est-ce votre premier retour au Liban après la fin des hostilités ?
- Etiez-vous bien content de votre séjour en Syrie ?
- Envisageriez-vous de revenir en Syrie ?
- Où habitez-vous ? etc.…
Il est vrai que cette personne fait son travail. Mais je trouvait cela répugnant du fait que ce même gouvernement est en quelque sorte en partie responsable de ce qui s’est passé au Liban avec la non volonté de coopérer efficacement aux demandes libanaises concernant la nationalité des fermes de Chebaa, les contrebandes illicites, etc.…
Le fait d’avoir terminé mon travail à temps et être sur le chemin de retour vers 17h 30 me rassurait beaucoup plus qu’à l’aller avec l’angoisse de ne pouvoir rentrer ou être bloqué en Syrie.
De retour à Bhannes voir ma grand-mère qui m’attendait, je lui raconte tous les détails de ce voyage. Puis je termine ma soirée avec mon frère, ma sœur et son ami au Locanda Corsini. C’est un lieu agréable et pittoresque digne de la Toscane avec un dîner italien frais et exquis.
Comme si on avait voyagé pour quelques instants en Italie…
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