tatarazi

Sunday, August 20, 2006

Le samedi 19 août 2006

Voilà plus de 2 semaines que je ne suis pas descendu à Beyrouth. Le faire un samedi après-midi en été, en temps normal, c’est comme descendre dans une ville fantôme. Mais vu les circonstances actuelles, c’était encore plus sinistre.
Sur mon chemin, il y avait des affiches publicitaires pleins d’espoirs. De manière plus matérielle que celle de la Banque Audi placardée quelques semaines plus tôt, la Fransabank et la Banque Al-Mawarid avaient à leur manière exprimé leurs slogans :
Pour la Fransabank, figurait en grand, le mot Damar (Destruction en arabe) qui avait sa première lettre raturée et remplacée par la lettre A pour donner le mot Aamar (Construction en arabe).
Tandis que pour la Banque Al-Mawarid, une liste de dates fatidiques libanaises (1978, 1982, 1989,…2006) était dressée et en dessous de laquelle était écrit, si ma mémoire est bonne : Il ne s’agit pas de reconstruire une seule fois mais plusieurs fois !!
Egalement, il y avait une annonce pour la tenue d’un marathon pour le Liban…
Beaucoup de projets et de promesses…
18 heures 30, Achrafieh était d’un silence inouï. Après deux visites de condoléances achevées, c’est avec trois amis que je prends un apéritif au roof de l’hôtel Albergo surplombant Beyrouth. A part deux serveurs, il n’y avait personne. Est-ce parce qu’il était encore tôt ? Je n’en sais rien.
Un tour à l’ABC, dix minutes avant la fermeture des boutiques à 20h, valait la peine. C’est à ce moment que je sentais la différence. Les boutiques commençaient à fermer leurs grilles, quelques clients intrépides se glissaient au Virgin (y compris moi) pour acheter des revues fraîchement arrivées au Liban, les lumières des grandes allées s’éteignaient au fur et à mesure en laissant une ambiance lugubrement tamisée, les promeneurs se dirigeaient soit vers les parkings soit … vers les salles de cinéma… Ambiance triste et surréaliste!!

Avec la violation flagrante de la trêve effectuée par des commandos israéliens à Baalbek, on se demande que va-t-on vivre dans les prochains jours ? Toujours dans le doute et le suspens…
En route de Beyrouth à Bhanes, il commençait à pleuvoir avec quelques brouillards. Etrange pour un mois d’août habituellement chaud.
Est-ce dû au hasard météorologique qui me dépasse? Ou à cause des conséquences de la 2e guerre avec l’émanation des gaz guerriers et toxiques (phosphore,…), de l’amiante des bâtiments écroulés et du pétrole sur les côtes libanaises?
Rien ne permet de l’affirmer. On verra bien d’ici quelques années … Qui vivra verra.

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